Croquis et esquisses d’architecture

2013 à 2015

Croquis personnels

Les croquis et les esquisses d’architecture sont souvent décrits comme un genre particulier, un peu à part. Mais pourquoi donc ?

Croquis et esquisses d’architecture, dessinés au trait.

Abordons cette question par le prisme anthropologique et sociologique. Pour ces disciplines, habiter, c’est vivre, exister, « être au monde » selon les propos de Martin Heidegger. À cet égard, l’architecture est définie comme « le toit » qui abrite l’Homme et ses expériences du monde. Le dessin d’architecture retranscrirait donc à son tour cet état d’esprit, comme l’illustration pour cette maison d’habitation.

Dessin d’architecture en vue écorchée, dessiné au trait.

Mais un croquis d’architecture est avant tout une histoire, comme tout autre dessin. Cette histoire se transmet du dessinateur au public, puis à l’individu. D’un imaginaire singulier à un imaginaire collectif, il se mue en multiples imaginaires individuels. La voilà naître sous nos yeux, la magie du dessin : c’est un passage incessant de l’abstrait de la pensée, au concret de l’encre sur le papier, puis de nouveau à l’abstrait…

Les considérant dès lors comme de « petites histoires », les croquis d’architecture incorporent des choix narratifs à part entière : ils traduisent une intention, ils véhiculent des idées. Parfois même, les dessins ont ce pouvoir de faire émerger des émotions et des perceptions, par exemple grâce à la définition des matières, des lumières et de l’ambiance.

Dessin d’architecture et d'urbanisme, dessiné au trait.

Par sa vivacité et sa précision, mais encore par sa sensibilité et son tact, le trait du dessin est porteur d’un récit qui touche chacun d’entre nous à sa manière. En architecture singulièrement, c’est une affaire de transmission, et donc de partage, puisqu’on dessine pour soi, mais d’abord et surtout pour les autres ! Les croquis et les esquisses d’architecture sont des actes d’altruisme et d’ouverture au monde…